Une mère pleure. Son fils est l’un des onze gendarmes tués le 8 novembre 2010. Ce jour-là, de violents affrontements avaient éclaté entre Sahraouis et forces de l’ordre après le démantèlement d’un campement contestataire. Avec d’autres familles, elle brandit des photos des cadavres. Elle est venue manifester devant le tribunal pour que la justice soit enfin rendue. « Ce que nous attendons, c’est rendre justice à ces victimes qui sont tombées, désarmées, et qui n’étaient là que pour le maintien de l’ordre », rappelle Ahmed, l’oncle d’un gendarme tué.
Rendre justice, voilà toute la difficulté. En face, les avocats de la défense dénoncent un procès politique, comme en témoignent ces deux ans de détention sans que les 24 prévenus soient présentés au juge. Pour Mohamed Fadel Leili, avocat de la défense, les accusés derrière les barreaux ne sont pas les bons : « Ces gens-là sont en majorité des défenseurs des droits de l’homme et des gens qui ont été dans un comité qui négocie avec l’Etat. Ce ne sont pas des criminels ».
Au final, le procès s’ouvre. Le juge accepte que des témoins de la défense soient auditionnés. Mais ils sont convoqués dans sept jours, déjà, pour la reprise du procès. L’avocate France Weyl, venue en observatrice international, dénonce un délai trop court : « La justice accélérée n’est jamais une bonne justice. La justice doit prendre le temps d’écouter les gens, de construire et de vérifier les preuves. Autrement, c’est ce qu’on appelle une justice bâclée ».
La crainte est celle d’un procès inéquitable trop vite expédié devant un tribunal militaire contre des personnes qui disent défendre l’indépendance du Sahara occidental.
http://www.rfi.fr/afrique/20130202-violences-sahara-occidental-24-sahraouis-devant-justice-marocaine
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